Le Grand Imam, Cheikh Al-Azhar a poursuivi son discours quotidien dans son émission du Ramadan « Al-Imam Al-Tayeb », en présentant les arguments permettant au musulman de féliciter un non-musulman à l’occasion des anniversaires et des fêtes, en citant le verset suivant : « Allah ne vous défend pas d’être bienfaisant et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Allah aime les équitables » (Al-Mumtahina : v .8). Il a souligné que les oulémas ont déduit de ce verset la licéité de faire la bienfaisance et la charité d’un musulman à l’égard d’un non-musulman parmi les chrétiens, les juifs ou les mages. Il en est de même pour la zakat de la rupture du jeûne, les expiations, le testament et la dotation. Certains oulémas citent la circonstance de la révélation : ‘Asmaa’ la fille de ‘Abi Bakr Al-Siddiq – qu’Allah les agréé – reçut sa mère chez elle à Médine, alors que sa mère était polythéiste, ainsi Asmaa’ demanda au Prophète – que la prière et la paix d’Allah soient sur lui – est-ce elle devrait recevoir sa mère et garder le lien de par parenté avec elle ? Alors, il répondit que :- « Oui ! gardez le lien avec ta mère ».
Donc si le lien entre un musulman à un incroyant est déjà requis, alors est-ce que le simple fait de saluer et de féliciter les gens du Livre en serait interdit ? Son Eminence a ajouté lors de son discours quotidien dans son émission du Ramadan, « Al-Imam Al-Tayeb », que le Noble Coran nous a déjà présenté les disciples de Jésus – que la paix sur lui – comme les plus proches des croyants par leur affection, leur compassion et leur miséricorde, selon la parole de l’Exalté : « Tu trouveras certes que les plus disposés à aimer les croyants sont ceux qui disent : « Nous sommes chrétiens. » C’est qu’il y a parmi eux des prêtres et des moines, et qu’ils ne s’enflent pas d’orgueil. » (Al-Ma’ida : v. 82), et aussi dans la parole du Très-Haut : « Et nous avons mis dans les cœurs de ceux qui le suivirent douceur et bienveillance. » (Al-Hadid : v.27). Son Eminence a dressé une question aux fanatiques : est-ce le musulman, qui est en train de lire ces nobles versets, attend-il d’être surpris d’un verset ou encore de trouver un hadith authentique lui interdisant de saluer son voisin ou de serrer sa main ? Et comment le Coran autorise-il à un musulman de se marier avec une chrétienne ou une juive qui gardera sa religion avec son mari musulman, et entre eux , il y aura de l’affection , de la compassion et du respect entre mari et femme, et une belle vie commune, et entre eux, il y aura des enfants qui fortifient leur amour et leur attachement, et comment le noble Coran et la Charia lui permettent tout cela, puis on lui dit : méfie-toi de féliciter ta femme pour les fêtes du nouvel an, car c’est interdit ?! Ou que l’épouse chrétienne – dans la doctrine de ceux-ci – fait exception à cette interdiction ? Eh bien comment alors que la raison de l’interdiction d’après leur avis, qu’elle ne s’est convertie à l’islam, dans les deux cas ?! Son Eminence a signalé les propos de certains fanatiques : nous ne félicitons pas les chrétiens selon un hadith authentique du Prophète, qui a été rapporté à propos de cette interdiction dans lequel, la Prophète – que la prière et la paix d’Allah soient sur lui dit : « Ne commencez pas les premiers en saluant les chrétiens et les juifs », expliquant que le récit de ce hadith rapporté par Souhaïl ben Abi Saleh de son père, malgré son authenticité dans le Sahih de Muslim, bien qu’il ait été sévèrement critiqué. Puisque Souhaïl, malgré sa justesse et sa bonne mémorisation ; on cite d’après les oulémas de critique et de modification, qu’il a été atteint par une maladie, suite à laquelle, il a oublié son hadith et sa mémorisation. De telle sorte qu’ibn Ma’ayn a dit : les hommes de hadith se méfient de son hadith, raison pour laquelle, Muslim a rapporté son hadith en marge du dernier chapitre, et il a souligné la différence dans son énonciation, puisqu’il a été le seul à narrer ce hadith et n’a pas donné suite à sa narration, et il y est devenu très confus. parfois, il cite : « les gens du Livre » et parfois, il dit : « les polythéistes » et parfois « les juifs ». Est-ce donc de la science ou de la logique – qu’un tel hadith, déjà critiqué par les érudits de hadith eux-mêmes, puisse nous inspirer des comportements tellement dangereux et cruels pour la réputation des musulmans. Raison pour laquelle, il est important de savoir le contexte dans lequel un hadith a été introduit. Or, le hadith de Muslim se réfère aux juifs guerriers qui ont trahi leur pacte de sécurité. Le Cheikh d’Al-Azhar a expliqué que cette méthode scientifique n’exige pas nécessairement de contester l’authenticité de ce qui se trouve dans Al-Bkhari et Muslim, soulignant ce que les érudits de hadith ont cité par voie de narration et connaissance en matière de relation entre le hadith authentique et l’obligation d’agir en conséquence. Sous cette rubrique, de nombreux hadith ont été ressuscités, au cours de ces dernières décennies, pour attiser la sédition entre les musulmans, pour critiquer la Sunna, ou pour ridiculiser la position des imams de hadith et de ses grands savants. A titre d’exemple, le fait d’évoquer le hadith de l’allaitement de l’adulte, et le hadith de l’interdiction de saluer les juifs et les chrétiens, et d’autres hadiths peu nombreux, expliquant que l’histoire n’a pas mentionné que les musulmans appliquaient un seul hadith parmi ces dits hadiths ou constituaient une sentence juridique pratique dans l’une des quatre écoles juridiques ou autres. Son Eminence a confirmé que le fait de rappeler ces questions n’a pas pour but essentiel d’inciter à une véritable querelle religieuse ; mais il vise plutôt à semer la zizanie et les tensions sectaires et confessionnelles, et à porter atteinte à la stabilité de la rue arabo-islamique et à déformer l’image de l’islam aux yeux des occidentaux pour des fins coloniales qui ne sont plus cachées pour un doué d’esprit ou un stupide. Il est à noter que l’émission de « Al-Imam Al-Tayeb » est diffusée pour la cinquième année sur les chaînes égyptiennes et arabes. Cette émission a été lancée au mois de Ramadan en 2016. Dans l’année en cours, l’émission traite des caractéristiques de l’Islam, le caractère du juste milieu de l’islam et ses aspects, des règles des prescriptions légales, de la facilité de la charia, des sources de la législation et de la réponse aux préjugés soulevés contre la Sunna du Prophète et la Tradition.