Les invectives ont transformé les membres d’un même peuple en ennemis...

 Semer la zizanie entre sunnites et chiites, ça va faire des dégâts.

La Umma musulmane possède tous les fondements nécessaires à l’unité… mais cette unité ne sert pas les intérêts de ses ennemis.

Al-Azhar possède une longue tradition en matière de dialogue islamique… et  le relancera dans un esprit de franchise et de fraternité.

Son Éminence le Grand Imam, Professeur Dr. Ahmad Al-Tayeb, Cheikh d’Al-Azhar, a insisté sur la nécessité de faire prévaloir la courtoisie et le respect mutuel entre les différentes écoles juridiques islamiques, ainsi qu’entre les partisans d’avis divergents, déclarant : « Lorsque nous avons perdu l’éthique de la divergence, nous avons perdu la voie sous nos pieds. » Il a affirmé que ce principe constitue l’un des axes fondamentaux sur lesquels est fondé l’accord lors de la Conférence du dialogue entre les courants de pensée musulmans.

Lors du troisième épisode de son émission du ramadan « Al-Imam Al-Tayeb », le Cheikh d’Al-Azhar a expliqué que la première étape essentielle est de mettre fin aux invectives, soulignant que ces attaques verbales ont transformé les membres d’un même peuple en ennemis.

Il a averti que si on rallume la guerre entre sunnites et chiites, ça va être une catastrophe. C'est exactement ce que l'ennemi veut. Il mise tout sur le principe du « diviser pour régner ». Le grand imam a également souligné que lorsque la divergence doctrinale va trop loin et sort de son cadre normal, elle peut avoir des conséquences très dangereuses.

Le Cheikh d’Al-Azhar a ajouté que les musulmans sont unis par de nombreuses choses, surtout par l'endroit où ils vivent ( éléments géographiques). Pour lui, les Arabes parlent tous la même langue et que tous les musulmans – plus d’un milliard et demi à travers le monde – partagent la même croyance en adorent un Dieu unique, se tournent vers la même qibla, et possèdent un seul et même Coran, sur lequel il n’existe aucune divergence.

Le Cheikh d’Al-Azhar a poursuivi en affirmant que le plus important pour que les musulmans restent unis, c'est de suivre les règles de la religion. Il cite en particulier le hadith dans lequel le Prophète ﷺ dit :

« Celui qui accomplit notre prière, se tourne vers notre qibla et mange de nos sacrifices, celui-là est un musulman protégé par le pacte d'Allah et de Son Prophète ; ne trahissez donc pas Allah dans Son pacte. »

De même, il a signalé que les ennemis des musulmans ne veulent pas qu'ils soient unis, parce que cela les rendrait plus puissants.

C'est pourquoi, dit-il, ils font tout ce qu'ils peuvent — avec ruse et stratégie — pour que les musulmans restent instables : lorsque l’un d’eux s’enfonce, on le relève juste assez pour qu’il reprenne son souffle, puis on le replonge à nouveau, et ainsi de suite.

Il a conclu que pour s'en sortir, il faut que tout le monde soit d'accord.

Concernant le rôle d’Al-Azhar dans le dialogue entre les courants de pensée musulmans, Son Éminence le Grand Imam a précisé qu’Al-Azhar a joué un rôle majeur dans ce dialogue. Cela a commencé dès une période précoce avec les oulémas chiites. Il a rappelé que l’idée de la « Maison du Rapprochement » (Dār al-Taqrīb) a été créé à Al-Azhar en 1949 par le Cheikh Mahmoud Shaltout— ancien Grand Imam d’Al-Azhar — et le grand dignitaire religieux chiite Mohammad Taqi al-Qomi, dès l’année 1949.

Elle a continué jusqu’en 1957, et a publié neuf volumes de plus de 4 000 pages.

Il a indiqué qu’il allait essayer de relancer cette initiative, mais cette fois-ci en se basant sur la franchise et la fraternité.